jeudi 7 janvier 2010

Hommage de Bernadette MALGORN à Philippe SEGUIN


« Je perds avant tout un ami auprès duquel j’ai enrichi mes convictions politiques et la France perd un grand homme d’Etat serviteur infatigable de la République », déclare Bernadette Malgorn proche collaboratrice de Philippe Seguin depuis 1986.

« Philippe Seguin avait une haute idée de la République. Pupille de la Nation, il avait la conviction que la République devait permettre à chaque citoyen de réaliser son projet y compris d’accéder aux plus hautes responsabilités. C’est au Ministère des Affaires sociales, où il me demandera de l’accompagner, que Philippe Seguin mettra le plus en œuvre ses convictions de gaulliste social. Il s’attaquera avec le courage et la détermination qu’on lui connaît à des dossiers aussi difficiles que la lutte contre le chômage, la réforme de l’apprentissage, l’emploi des handicapés et surtout la Sécurité sociale qu’il considérait comme l’un des piliers de notre pacte social qu’il fallait réformer pour la préserver», se souvient son ancienne Directrice adjointe de cabinet aux affaires sociales. « Cet engagement social se concrétisait sur le terrain dans sa circonscription d’Epinal, dans les Vosges et au plus fort des restructurations industrielles qui ont touché la Lorraine par une présence personnelle aux côtés des salariés et des entreprises concernées avec le souci permanent de défendre l’emploi et d’assurer un sort digne aux hommes et aux femmes concernés. »

« Aux sources de l’engagement de Philippe Seguin, il y avait ses profondes convictions gaullistes. J’ai toujours apprécié chez lui sa grande liberté d’esprit et de parole. Il ne trahissait jamais sa conscience. C’est ce qui l’a conduit par exemple à voter l’abolition de la peine de mort mais aussi à s’opposer au Traité de Maastricht. Contrairement à ce que l’on a laissé croire, Philippe Seguin n’était pas un anti européen, bien au contraire. Pour lui l’Europe ne pouvait être seulement un marché, encore moins une technocratie, mais une construction politique permettant une Europe sociale qui protège ses entreprises et ses salariés », assure Bernadette Malgorn.

« Elu député des Vosges à 35 ans, Philippe Seguin avait une haute idée du mandat qui lui avait été confié par le peuple. Accédant à la Présidence de l’Assemblée nationale en 1993, c’est naturellement qu’il mettra toute son énergie à rénover et valoriser le travail parlementaire. J’ai eu l’honneur de l’accompagner dans cette mission en dirigeant son Cabinet à la Présidence de l’Assemblée».
« De nouveau à ses côtés à la Cour des comptes où il avait débuté sa carrière, j’ai apprécié l’énergie et la finesse avec laquelle il a présidé cette haute juridiction en toute indépendance. Au delà de sa mission juridictionnelle, Philippe Seguin voulait faire de la Cour des Comptes, un lieu d’expertise et de propositions au service de l’Etat pour rendre l’action publique plus efficace, plus proche et surtout moins coûteuse pour les citoyens contribuables ».

« Ayant travaillé directement ou indirectement auprès de Philippe Seguin durant près de 25 ans, je peux témoigner du sens de l’engagement public de ce grand homme d’Etat au service de nos concitoyens et de l’intérêt général. Pour moi, Philippe Seguin, était un homme chaleureux, à l’écoute de tous, plein d’humanité. C’était là le cœur de son engagement », conclut Bernadette Malgorn.

Bernadette MALGORN
http://www.bernadette-malgorn.fr